le blog d'adnen

'Dissocier notre conscience de notre propre merde est l'effet du dressage radical en vue de mettre les choses en ordre;elle nous dit ce qui doit s'effectuer en cachette et en privé."Sloterdijk

Différence pensable:entre résidualité constituante de l'il ya et l'inéluctabilité de sa propriété d'affect.La merde,cet affect coexistential pur de l'il ya,appelle une dépossession(gratuite ou non,elle ressemble et surveille l'aura déceptive qui remonte à sa veille)hantant l'excès de sa résolution.La merde se laisse cerner non dans sa possibilité-ce qui est l'attention imprudente et unique au simulacre enfoui de l'objet partiel-,mais dans l'horizon de virtualité qui signe la négativité de l'affect.Ou qui affirme la proximité d'une pulsion tout en la dépossédant de la dissémination qui la menace.Pour amplifier la prétention de suffisance(de l'ontique):la merde existentiale ne peut se réduire ni s'ouvrir à un attachement écarté ou risqué au possible que suppose la perméabilité de l'existentiel(-sans aucun rapport donc avec la virtualité de l'affect);-une merde sera ainsi,sinon perte d'ipséité(qui la hante),du moins l'anéantissement de la proximité qui se dérobe aux atteintes de la résidualité.Et la négativité qui lui est propre aussi.A cet égard,l'ontologie a à limiter toute sottise à un épuisement du sens dérivé de l'affect pour étendre la part aveugle de l'inéluctabilité sur l'horizon de virtualité.Ceci encore:l'affect est une passivité(de la contre sublimation),c'est à dire passivité de"dé-laissement"(Heidegger)qui le dérobe à son étreinte.Donc l'affect est un acte non réactif-;d'où l'insistance sur sa virtualité.Et c'est la merde qui se doit d'etre,à l'encontre du langage-qui est limitation ontique de la prétention de suffisance;aussitot ratée-,"la maison de l'etre"-(Heidegger):"dans son abri habite l'homme" et s'accomplit sa relation à l'etre.Tout au plus:le rapport de l'homme à la merde peut "se métamorphoser de façon analogue à la métamorphose de son rapport à l'etre".Toute merde est par là à naitre:"un peu de temps à l'état pur"(Proust)sans contrepartie ni adhésion à la possibilité qui le restaure et le traverse.

"Le reste est toujours,dans la destinée humaine ,fécond."Lacan

1-Il s'agit de retenir l'embrasement de l'objet partiel dans un horizon de finalité impropre;finalité décidée mais n'excluant pas la coincidence avec le virtuel(comme modalité de l'affect) et avec l'incessante possibilité de la violence pulsive qui en définit les limites .Assumons donc la possibilité -intégrale et primodiale -d'une perte existentiale par la définition meme de la merde:l'affect coexistantial pur de l'il y a .(lire Jean Luc Nancy).

2-Oui,de la merde:l'effort à perte d'une pulsion aveugle touche tout rapport au dehors auquel  est tendu l'objet partiel;ici,la dépense de cette perte(c'est à dire au moins son partage inappropriable de l'affect) se trouve assuré -mais peut-elle se donner ainsi?-par le rapport meme du déchet à la pulsion épuisée ,là où l'affect (pouvant s'investir vertigineusement en tant qu'appréhension totale d'une perte)ne cesse de s'exposer à une contiguité singularisable avec la tension non résolue de la dépense:la merde est une entière perte dans la présence dépassée du possible ;occasionellement melée à l'angoisse ou à l'extase.

3-Phénoménologie fragmentaire du virtuel:la merde en est le paradigme en meme temps que le tempo extrème de son impossible hantise(de la perte).Il suffit à cet égard de soutenir que l'affect coexistential,donc la merde, est toujours en excès sur elle-meme:d'où son parti pris avec l'identité;-l'idiotie comme proximité(ce qui veut dire finalité impropre et cependant décidée)et dont la négativité ultime lui sert d'alibi par la relève qui en fait une identité en excès sur elle-meme:avec cette Devise Hegelienne,la merde est devenue possible.

"L'anus,c'est la terreur".Artaud

Le dénuement d'une suffisance de l'ontique :l'etre-pour-la-mort laisse subsister les débris de l'angoisse(comme un moyen terme pour l'affect),disons sa remise à l'infini de "l'exister sans délai"(Bataille) n'est la déchéance d'un dévoilement de l'affect-angoisse que s'agissant toutefois du vide de la transcendance dont il entend s'affranchir.C'est dire que le caractère licite de cet existential ("mort "étant ici ,non le déchet du "on"-le cadavre selon Lévinas,mais le motif rendu immanent à l'angoisse)est strictement un motif de différence entre ce qui dévie un appel ;-donc l'entière présence objectale de l'ontique qui est signification -,et ce qui se lie à la fragilité de toute possibilité de l'etre(le sans délai du désir) qui est de la merde.Et simplement:le glissement d'une contagion d'affect à l'écoeurante fuite qui ESTle propre de l'appel,n'est commuication.Pas plus que le ponit d'arret de l'angoisse -ipséité de l'il y a (Lévinas) parce qu'il n'y connait l'accès qu'à condition d'épuiser la médiation (signification qui est langage).Le glissement ouvre l'abime de la prétention injustifiée de l'ontique à un statut de désir:ce qui lui interdit l'heureuse rencontre avec la merde,virtuellement.Nécessité donc de traverser l'ontologique et de le trouver dans ce qui l'affirme;-devant quoi le désir cesse de se dérober pour libérer ou absorber l'affect dont l'insuufisance silencieuse de l'il y a:garder le secret de la merde sans cependant le confondre avec un " petit secret"(Lawrence).

"La fonction vivante est intégrée à une fonction d'échange avec le monde-l'excrément".Lacan

 Merde existentiale:inter-concept renvoyant dos à dos le volontarisme de l'On vulgaire dont s'accompagne l'ontologie fondamentale et dont se soutient la différence ontico-ontologique,ce qui veut dire:à l'encontre du pli et de l'arbitraire de l'oubli de l'etre,la merde existentiale -décision affirmatrice de la politique esthétique non volontariste -,elle dit l'évenement de l'étant voué à la perte de la hantise de l'etre.

C'est sans prendre la mesure du paradoxe qu'il faut dire de la merde qu'elle enveloppe et signe à la fois l'etre-là,le Dasein.Non plus son rapport anal qui la justifie et pas non plus une certaine résidualité qui la confirme:seule l'urgence de lui assigner le propre de son reste(la passivité d'une contre-sublimation) est en fait la possibilité ouvertement cynique(Sloterdijk)de l'équarri   ssage de notre désir."C'est la sublimation toute entière qui est anale,aussi la critique la plus simple de la sublimation est qu'elle ne nous fait pas du tout sortir de la merde(seul l'esprit est capable de chier)."(Deleuze-Guattari).Mais la merde comme corrélat existential,-et c'est ce qu'un Heidegger a essayé de soustraire à "l'appel de l'etre")- n'est pas une hantise qui dit toujours et encore l'horizon de virtualité dont se forme le vécu:meme urgence phénomenologique pour capter l'intimité,cette intimité radicalisant le rapport à soi et  lui interdisant par là  le mode volontariste de son ontologie;mais aussi urgence pour donner consistance à la hantise de cette intimité dont il ne reste que le nom:merde.

     Une simple démangeaison,qiu n'a le mérite que de se tenir comme telle,de se donner à lire en tant que telle.

Un vouloir-dire ardent,certes.Mais aussi un efforcement de "déterritorialiser" la pensée( Deleuze),au mème titre que de la déjouer par ses retards,ses différences et ses agencements (Derrida):bref- manipuler une pensée sans toutefois renoncer à l'habiter et la hanter: vampiriser le monde à l'égard de son spectre asservi;et ce pour consentir à son devenir-imprçeptible,à son deveinr-révolutionnaire..Une sorte d'esthétique ,mais tenant par là mème sa radicalité subversive,elle s'efforce d'épouser le mouvement de son Destin erratique(Heidegger): telle est une esthétique maudite -de désir,de corporel,de semblant,de vampire;enfin de Jeu de l'impureté de l'existence -, et la politique non volontariste et systémale qui en est le paradigme.Donc: une esthétique qui se contente ,non de dramatiser la littérature ou la poésie,le cinéma ou l'art,la musique ou le théatre;mais d'absorber le Tout-Monde dans l'expérience vitale -et atteindre la souveraineté de l'Affect ..

A vous donc de (dè-)jouer,de faire et de laisser advenir l'Evenement!!!